
Dans la rue Jean Eymar, tout le monde l’appelle Ben ! C’est une peu la rue Mouffetard gapençaise. Un peu à part, on y voit des Loupiotes, des Reflets de l’âme, des échanges du Monde… On passe du Portugal à l’Arménie en passant par le Champsaur et on y croise des gorilles, si ! Le soir au coin d’un bar. Et il y a l’Entraide… Une épicerie sociale bien connue des gapençais. C’est là qu’on trouve Ben. Mohsen Ayache de son « vrai » nom comme on dit, voue sa vie aux autres, à sa fille chérie, aux siens… et à la poésie.

« Après le surmenage des sens, du cœur et de l’esprit que fut ma vie, pour passer le temps et par amour des mots je me suis décidé à écrire » dit-il en introduction. « En poèmes, je récite ce que j’ai vécu dans ma putain de vie depuis ma prime jeunesse »
extraits choisis:
Enfin réchauffé de sa chaleur
Vient le signal des beaux jours
Que ces doux moments durent toujours
A vivre près d’elle au jour le jour
Qu’il est bon d’aimer sans rien attendre en retour.
Mohsen Ayache a besoin du regard des femmes pour attendrir ses souffrances, et à envie de les désirer comme on désire le phare après une traversée tumultueuse. Brune, blonde, timide, coquine… Elles sont parées de voluptés que l’on a plus l’habitude de lire. Sa Tunisie natale n’est pas oubliée dans une ode à Sousse el Kantaoui « où les jardins ont trop de fleurs (…) où la mer scintille sous les bateaux« . Mais derrière le sourire charmeur de sa haute stature se cache aussi des noirceurs, des rêves d »une vie autrement, traîner mes guêtres comme un vagabond sans entrave, ni but, ni lien« .

Vous pouvez voir Ben et vous procurer son recueil en allant le voir à l’Entraide, au milieu de la rue Jean Eymar, tous les matins du mardi au samedi:
